Poèmes (2)

Peine de solitude,
Fardeau de cœur,
Frisson de peur.
Réfugié derrière des paupières,
Maintenues closes,
Attendant la plénitude,
Perdons-nous en prières.

Tantôt gênée, ou silencieuse,
Tu reste une perle tombée des cieux.
Je m'en vais par mon sommeil,
Mais pour te rejoindre un peu plus.

Là-haut, dans les étoiles,
Je flotterai à ta rencontre,
Perdu dans un lieu,
Où  seul règne l'esprit.

Puis, sans aucun souffle,
Je chanterai de par mes yeux
Mais sans ce bruit qui nous entoure,

J'écouterai ton coeur pulser.
Perdu dans ton étreinte,
Je goûterai ces lèvres froides.

A.

Dans l'obscurité glaciale d'un cosmos millénaire,
Entends le silence qui s'échappe des étoiles;
Lueurs froides d'une chaude source de vie,
Elle luisent faiblement sans pour autant disparaître.

Perçant le voile des cieux calmes,
La mélodie de ton esprit retentit comme un cristal,
Reflet inaudible de tes yeux insondables;

Deux puits creusés par tes pensées
Entre ton cœur et l'espace,
Ils renvoient la lumière d'une étoile intérieure.

Transportant ton âme par ces portes invisibles,
Tu caresses l'infini d'un souffle intangible,
Percevant jusqu'au fond de ton esprit
L'apaisement qui règne.

Flottant doucement d'une étoile diaphane
Pour effleurer de ta psyché l'entité du néant,
Tu laisses ton esprit fusionner avec le calme,
Observant sans bruit depuis l'infini de tes yeux.

Levant mes yeux du mur blanc et noir qui me fais face, je pose ma plume en voyant une forme souple et élancée danser devant moi.
Je retiens mon souffle en sentant mon cœur s'emballer devant le spectacle auquel j'assiste.
Pétrifié, je laisse cette vision m'approcher doucement en ondulant dans la lumière tamisée. J'entends un doux frottement s'échapper de cet être si pur et parfait, aux formes courbes et droites, pleines et creuses, dansant sensuellement devant moi.
Je sens un voile m'effleurer le visage tandis que la vision m'approche, et je respire un parfum délicatement fruité.
L'être évolue avec des à-coups souples et feutrés, laissant un souvenir de rêve à chacun de ses mouvements, puis je sens son poids délicat m'envelopper et me dorloter en dansant, tandis que je me perds dans des reflets brun et noisette.
Je sens une chair divine effleurer mes lèvres, mouillant doucement ma bouche d'une sensation pulpeuse, et j'étreins doucement ce corps entre mes bras vils. L'être m'enserre doucement puis s'échappe à un pas, pour revenir onduler autour de moi.
Dans la lueur dorée et douce, les mouvements tracent des ombres qui me font désirer, puis la vision s'approche et danse tout contre moi.
Toujours raidi par la stupeur et la peur de blesser une fleur si fragile, je murmure un amour que je voudrais partagé, enveloppant l'être sensuel d'un regard enivré.
Poursuivant sa danse sensuelle et désirable, ce corps mat et doux bruisse tout autour de moi, effleurant par moments mes muscles tendus.
Les cheveux noisette de cet être désiré me caressent tandis que les yeux noisette de ce visage sublime me clouent et me poignardent de mille désirs ardents.
S'évanouissant petit à petit, cette femme s'éloigne, dansant, dansant, une danse sensuelle, me laissant seul à seul avec un amour dévorant.

Dans l'obscurité troublante d'un lit par moi seul occupé, je bondis en m'éveillant pour rattraper cette femme, mais alors que je vois les ténèbres qui m'encerclent, je dissipe le rêve en murmurant ton nom...